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 « Where we started » [pv. Junji]

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MessageSujet: « Where we started » [pv. Junji]   « Where we started » [pv. Junji] EmptyDim 24 Avr - 21:10

    Hanae, qu'est-ce que tu fais là ?
    Je ne sais pas. Je me repasse cette question en boucle dans la tête, mais je n'ai aucune idée de ce que je fais ici. En y repensant, je n'ai jamais vraiment su répondre à ce genre de questions. Hanae, qu'est-ce que tu fais ? Laisse ce couteau sur mon poignet, la douleur va partir. Hanae, qu'est-ce qu'on va devenir ? Cesses de poser toutes ces questions auxquelles je ne pourrais jamais répondre. Oh Hanae, est-ce que tu m'aimes ? Oui, mais je ne sais pas te le prouver.
    Hanae. Tu vas pleurer, quand je serais morte ? Ne me pose pas cette question, pas maintenant.

    Je rouvre les yeux et observe la vie autour de moi. Le cinéma est devant et s'étend sur une bonne partie du trottoir. Beaucoup de gens semblent l'avoir élu comme destination, des familles mais surtout un grand nombre de couples. Je m'amuse à les observer, me mettant un peu en retrait, car si j'aime bien regarder, je n'aime pas qu'on me regarde.
    Ce que je préfère dans les gens, c'est leur histoire. A travers leur regard, leur façon de se tenir ou de marcher, ou encore les mots qu'ils utilisent, j'essaye de deviner ce qu'ils ont vécu. C'est quasiment impossible d'ailleurs. Les gens malheureux se cachent et font toujours semblant de sourire. Je ne sais pas comment ils peuvent réussir un tel exploit.
    Je lève ensuite les yeux vers toutes les affiches de films. Je retrouve la panoplie habituelle : les films qui vous zappent le moral et vous font pleurer, ceux qui n'ont aucun fond mais beaucoup d'action, ceux pour les enfants ou les comédies débiles qui essayent de faire rire. J'en retrouve d'autres, par contre, qui ont franchement l'air bien. Un peu tristes, certes, mais j'aime bien les choses tristes.
    Oh, mon Dieu, j'en reviens toujours à la même chose.

    Le problème voyez-vous, c'est que je ne connais pas l'heure des séances. Et que, sur le coup, je n'ai aucune envie de les demander ou quoi que ce soit d'autre. Je ne sais même pas quelle heure il est. Arrêtez de vous moquer de moi - je suis toujours pommée. De toute façon, je n'ai pas envie d'aller au cinéma aujourd'hui. Alors, même question : pourquoi suis-je là ? J'ai marché tout droit, parce que cela me faisait du bien, et voilà.
    Cette histoire d'heure inconnue m'agace quand même, alors, fouillant désespérément dans les grandes poches de mon ample sweat, je pars à la recherche de mon portable. Que je ne trouve pas. Eh, comment ai-je pu oublier ça ? Inutile de chercher de montre non plus, je n'en ai jamais porté. Comment vous dire ? Je trouve ça lourd, collant, agaçant. Je mets trois plombes pour lire l'heure et je m'énerve.
    Résultat, je suis là, pommée devant un cinéma, toute seule et totalement à l'ouest.

    C'est alors que je remarque le banc, un peu plus loin. Il y a de moins en moins de passage dans la rue et même si je n'ai, du coup, plus grand monde à regarder, je décide d'aller m'asseoir dessus tout de même. C'est fou ce que cet endroit peut être monotone. Il n'y a aucune originalité, ce n'est qu'une rue parmi toutes les autres, qui ne se distingue en rien. Grise et de moins en moins animée. Peu importe de toute manière, puisque je dois bien être la seule personne à penser une chose débile comme ça.
    Je suppose que ce n'est plus l'heure d'aucun film. Quelques personnes arrivent en courant, conscientes de leur retard, mais j'ai l'impression que je vais être seule pendant une bonne heure encore jusqu'à ce qu'une autre séance ne débute. Je ne sais même si je vais rester là d'ailleurs. Mais je n'ai envie d'aller nul part.

    Il y a à peine deux ans en arrière, je vous aurais dit que j'étais à la rue. Et j'aurais dit la vérité. Je me rappelle de ce moment où j'étais également assisse sur un banc, entre une maison avec un père violent et une autre avec une mère que je ne connaissais pas. J'aurais certainement pu pleurer sur l'épaule du premier venu, mais ce n'est plus le cas maintenant. Du moins je ne crois pas. Je ne sais pas trop où j'en suis, certes, mais j'ai quand même l'impression de mieux m'en sortir. Je n'ai toujours pas de famille, mais j'ai un toit et une perspective d'avenir. Peut-être que cela semble peu à certains mais je peux vous assurer que c'est déjà beaucoup.

    Comme je n'ai aucune envie de me mettre à pleurer sur ce pauvre banc, je sors mon ipod et cherche quelque chose qui m'empêchera de réfléchir. Je finis par opter pour Eyes set to kill, le genre de groupe qui vous explose les oreilles et dans lequel vous pouvez vous noyer. Je me mets rapidement à chantonner et j'enlève un écouteur pour pouvoir entendre ma voix.

    « You’re pushing me out
    You’re pushing me when all I do is not enough
    All I do is not enough for you
    You’ve pushed me down
    Well I’ll try and I’ll try again
    I’ll try and I’ll try again for you »


    Je me rappelle ce que Hana me disait, la façon dont elle voulait que je pose ma voix et les intonations qu'elle voulait que j'y mette. Cette fille aimait la douleur. La seule chose que j'avais à faire, c'était de chanter juste et de faire ressortir la mienne.
    En fait, je crois que j'aime surtout le scream. Un peu plus et je me mettrais à screamer, là, en pleine rue - de toute façon, il n'y a pas grand monde. Quelques passants qui ne font pas vraiment attention à moi, ou des gens absorbés par leur travail, pendus au téléphone. C'est tout.
    J'aimerais pouvoir être seule, me mettre à hurler comme ce gars que j'entends, par dessus la musique. Je me sens toujours aspirée par sa voix, c'est presque comme si j'en tombais amoureuse. Être amoureux d'une voix, cela vous semble étrange ? Pas à moi.

    Mes pensées reviennent vers Hishigawa, tandis que je chantonne toujours. Je me demande qui est musicien, là-bas. Simple curiosité. Même si je ne me base pas sur la réputation des gens, j'aime bien la connaître quand-même. Quelques noms me reviennent à l'esprit même si je ne suis pas dans l'établissement depuis très longtemps, dont celui d'un certain Junji. A vrai dire, je le connais aussi de vue, surtout pour ses coupes de cheveux.
    J'en suis là lorsque je m'arrête de chanter. J'ai l'impression de sentir une présence, quelqu'un qui se serait arrêté. Ça ne me semble pas vraiment probable, les gens ne font habituellement pas vraiment attention aux autres. Et pourtant, il y a bien une personne en face de moi. Je le reconnais rapidement, même s'il ne sait probablement pas qui je suis, même si nous ne nous sommes jamais parlé. Mon premier réflexe est de descendre du banc - réflexe inutile et stupide. Je ne sais pas quoi lui dire, mais je me trouve idiote, alors j'essaye tant bien que mal de me justifier :

    «- Je... heu... Je suis désolée. Je ne pensais pas déranger quelqu'un, les gens ne font pas attention à moi et... là, tout de suite, je me sens pitoyable. »
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